Le jeudi 1er février entre 19h55 et 20h00, on éteint tout !
Eteignons l’éclairage et les appareils électriques pendant 5 minutes pour montrer symboliquement au monde politique l’importance que nous accordons à la problématique du réchauffement global.
Un message lancé en France par l'Alliance pour la Planète (groupement d'une centaine d’ONG environnementales). Diffusé via Internet, cet appel est relayé en Belgique par de nombreuse associations écologiques (voir le site d'IEW) et ECOLO. Cette action est aussi soutenue dans d'autres pays partout dans le monde.
Une baisse brutale de la consommation ne va-t-elle pas provoquer une surtension dans les centrales électriques ?
Une telle mobilisation va certainement faire baisser sensiblement le taux de consommation d’électricité à l’échelle française. Et lorsqu’il y a une baisse de la demande, cela peut créer une surtension dans les centrales électriques dont la production est adaptée aux prévisions de consommation. Mais nous avons prévenu le réseau de transport d’électricité de France (RTE) de façon à ce qu’ils prennent leurs dispositions.
Note
Même chose en Belgique, le gestionnaire du réseau haute tension (Elia) est prévenu et fera face à cette situation pas vraiment exceptionnelle sans difficulté particulière.
Pourquoi le 1er février ?
Cette date a été choisie car le lendemain, 2 février 2006, sera rendue publique, à Paris, la première partie du 4ème rapport du GIEC, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies. Le GIEC constitue aujourd’hui l’organe scientifique international de référence sur le changement climatique. Cette première partie concerne les aspects scientifiques du réchauffement climatique. Les deuxième et troisième parties concerneront respectivement les impacts du changement climatique et les solutions à mettre en œuvre. La synthèse du rapport sera rendue à l’automne prochain à Valence. Nous profitons donc de cet événement à Paris pour braquer les projecteurs sur la situation actuelle du climat mondial et rappeler qu’il existe de multiples solutions à mettre en œuvre, tant par les décideurs que par les citoyens.
D’autre part, les 3 et 4 février prochains aura lieu, à l’initiative de J. Chirac, une conférence internationale sur l’environnement. Ce colloque aura notamment pour tâche de réfléchir à la création de l’Organisation des Nations Unies pour l’Environnement. Alors que de nombreuses personnalités seront présentes pour l’événement, c’est le moment de créer un vaste mouvement citoyen en France autour de la question du réchauffement climatique.
Comment va-t-on pouvoir mesurer l’impact de la mobilisation ?
Les Amis de la Terre sont en négociation avec RTE (Réseau de Transport d’Electricité) pour mesurer en direct l’impact sur la courbe de charge de la consommation du pays. Il est donc probable que nous retransmettions sur notre site Internet la baisse de consommation du 1er février. Vous pouvez d’ores et déjà consulter la courbe de consommation en temps réel sur leur site Internet (http://www.rte-france.com), mais cette courbe ne fait état de la consommation que toutes les heures, ce qui ne sera peut-être pas assez précis pour visualiser la baisse de consommation le jour J.
D’autre part, nous pouvons déjà constater l’ampleur qu’a prit le mouvement au regard du grand nombre de sites Internet ayant relayé l’information et du nombre d’associations qui soutiennent l’action.
Est-ce qu’éteindre sa lumière pendant 5 minutes va économiser de l’énergie ?
Le but de cette action n’est pas de faire économiser de l’énergie pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, les actions doivent être durables, quotidiennes, et concerner tous les postes de consommation d’énergie (voiture, chauffage, ...). Cinq minutes de répit pour la planète est avant tout une action symbolique et un moyen de générer des questionnements sur le réchauffement climatique. En étant un mouvement citoyen, cette action permet à tous de s’impliquer (en éteignant ses lumières et en diffusant l’information) ; elle montrera que les citoyens français se sentent concernés par cette question.
Une action sur la lumière est ce qu’il y a de plus visible, mais bien sûr, ce n’est pas ce qui consomme le plus. Les activités les plus consommatrices en France sont les transports (31%) et le chauffage et l’eau chaude des bâtiments (33%). Mais appeler les automobilistes à s’arrêter pendant 5 minutes aurait pu être très dangereux, et appeler à une coupure du chauffage n’aurait pas été très spectaculaire (mais pas dangereux...).
Puisque l’électricité en France est produite principalement à partir de centrales nucléaires, quel est le rapport entre l’extinction des lumières et le changement climatique ?
Il est important, tout d’abord, de préciser qu’au moment des heures de pointe (comme c’est le cas entre 19h55 et 20h), les centrales nucléaires ne peuvent assurer l’ensemble de la production énergétique française. Elles sont donc relayées par des centrales thermiques alimentées par du gaz ou du charbon, donc polluantes.
Mais de manière plus générale, cette action a pour but d’amener des réflexions sur les économies d’énergie. En effet, nous savons aujourd’hui ce qu’il est possible de faire pour arriver, au minimum, à une stabilisation de l’évolution climatique, que ce soit au niveau des citoyens, des entreprises ou des décideurs.
D’autre part, au delà de la question du réchauffement climatique, il est également nécessaire de rappeler que la production énergétique nucléaire n’est pas la solution. Il s’agit aujourd’hui de la plus importante source en France, or elle présente de très nombreux problèmes : déchets radioactif stockés et non recyclables, dangerosité des centrales de productions (dont témoignent des incidents réguliers en France).