AVANT-PROPOS
 
Le fossé est large, dit-on, entre le politique et le citoyen. C’est vrai en matière de mobilité, et

ce, pour plusieurs raisons. La complexité institutionnelle : il s’agit d’une compétence partagée

tant par les Communes, les Provinces, la Région et l’Etat Fédéral. De plus, au sein de

chaque niveau, les responsabilités politiques et administratives impliquées dans la résolution d’un

problème particulier sont souvent multiples : Aménagement du Territoire et Mobilité quand il s’agit

d’un contournement routier, par exemple ; Equipement et Transports lorsqu’il s’agit d’aménager l’espace

public pour favoriser l’accès de personnes à mobilité réduite aux transports en commu; etc.

Ensuite, il y a les habitudes des uns et des autres. Les politiques sont souvent soupçonnés de ne pas

vouloir comprendre les préoccupations des personnes confrontées à un problème concret. Les administrations,

d’être trop réglementaristes, rigides. Les citoyens, de ne faire appel au politique que

lorsque leur environnement immédiat est menacé (phénomène «NIMBY»). Très souvent, ces attitudes

reposent sur une mauvaise connaissance (réciproque) des contraintes et ressources de chacun

des acteurs.

Les nombreuses requêtes adressées quotidiennement par les citoyens aux autorités publiques témoignent

avec toujours plus d’insistance de ces deux phénomènes.

Pour combler le fossé, il n’y a pas une

solution miracle, mais une multitude d’actions

à articuler, d’attitudes à promouvoir.

Parmi celles-ci, il y a la formalisation

et la mise à disposition d’informations

peu ou mal

connues et d’expériences

éparses.

«Mobilité citoyenne»

s’inscrit dans cette perspective:

améliorer les

connaissances utiles aux citoyen-

ne-s soucieux de s’impliquer activement dans la résolution de

problèmes de mobilité et de transports.

Depuis plus de deux ans, avec l’appui de mon département, Inter-Environnement Wallonie réalise

un suivi de groupements actifs en matière de mobilité (aide à l’analyse de situations, conseils

pratiques pour la création et l’animation d’un comité de quartier, explication et relais d’informations

diverses, conseils juridiques ou administratifs, etc.). «Mobilité citoyenne» est un prolongement

de ce travail. Il s’inspire des problèmes et questions le plus souvent rencontrés par les groupements

accompagnés; il doit permettre à ceux-ci et à tous les autres (existants ou à venir) de s’engager

dans leur action en connaissance de cause.

« Mobilité citoyenne», en s’adressant directement aux citoyen-ne-s, isolé-e-s ou organisé-e-s, ambitionne

d’améliorer la qualité de leurs relations avec le politique et les administrations. Et les aider

ainsi à être reconnus comme des interlocuteurs valables et incontournables des politiques de

mobilité durable.

 

José Daras

Ministre de la Mobilité, des Transports et de l’Energie

 

PRÉFACE

La mobilité des biens et des personnes ne cesse d’augmenter. Certes, elle est source de liberté et d'autres

avantages. Mais si elle n’est pas maîtrisée, elle est aussi synonyme de perte de qualité de vie, d’insécurité

routière, de pollution, de bruit, d’occupation excessive de l’espace…

Aujourd’hui de plus en plus de citoyens se mobilisent pour préserver leur cadre de vie, principalement face à la

pression du trafic routier. Des comités de quartiers et des associations s’investissent pour une mobilité plus cohérente.

Leur travail n’est pas vain: dans de nombreux quartiers, des «zones 30» ou «zones résidentielles» sont

créées, les traversées de villages et villes sont réaménagées pour rendre aux lieux leur fonction sociale, de nouveaux

aménagements pour les piétons et les cyclistes sont réalisés, les transports en commun sont réinvestis…

Il reste toutefois beaucoup à faire! L’introduction de ce guide, «Le contexte actuel de la mobilité», insiste sur la

nécessité d’agir. Les citoyens sensibles aux problèmes de la mobilité sont prêts à intervenir, mais il n’est pas toujours

facile de savoir comment s’y prendre!

C’est la raison d’être de ce guide. Il a été conçu comme un outil d’action efficace.

Vous y trouverez successivement réponses aux questions suivantes:

Comment se regrouper, créer un comité?

Comment identifier les problèmes et leurs origines?

Quelles sont les solutions qui existent?

Qui peut vous conseiller, vous aider?

Quelles sont les autorités publiques?

Comment présenter une demande?

Comment suivre et appuyer une demande?

Bonne lecture! ¡

 

Jacques Diez,

Directeur Général, MET - DG3

 

 
 
 

SOMMAIRE

CONTEXTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

1. CRÉER UN COMITÉ POUR UNE MEILLEURE MOBILITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

1.1. Avec qui et comment se regrouper? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

1.2. Association de fait ou ASBL, quelle forme choisir? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

1.3. Bien s’organiser pour une meilleure efficacité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

1.4. Rôle des comités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

1.5. Un interlocuteur important: la commune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

1.6. D’autres interlocuteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

2. ANALYSER LA SITUATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

2.1. Pourquoi analyser la situation? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

2.2. L’analyse de la situation point par point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

2.3. Les informations qui existent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

3. PENSER DES SOLUTIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

3.1. Modérer le trafic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

3.2. Favoriser les modes doux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

3.3. Changer ses habitudes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

3.4. Demander conseil à des spécialistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

4. PRÉSENTER, SUIVRE ET APPUYER UN DOSSIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

4.1. Que mettre dans votre dossier? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

4.2. A qui adresser votre dossier? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

4.3. Suivre votre dossier pas à pas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

4.4. Pour faire avancer votre dossier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

LISTE D’ADRESSES UTILES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71

ABRÉVIATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72